Quelle est la différence entre le bruit blanc, le bruit rose et le bruit brun ?

Il est difficile de trouver quelqu’un qui ne cherche pas à réduire son niveau de stress, à mieux dormir ou à se concentrer davantage. Et si, pour atteindre ces objectifs insaisissables, il suffisait d’enfiler une paire d’écouteurs et de mettre en marche une bande sonore composée de sons vaguement statiques ? Les partisans du bruit brun, ainsi que du bruit blanc plus connu et du bruit rose, du bruit vert et du bruit bleu moins connus, affirment que c’est le cas. Prêt à découvrir une toute nouvelle signification à l’idée de s’allumer, de se brancher et de s’éteindre pour le bien de votre cerveau ?

L’écoute de sons de couleurs différentes est considérée comme une forme de thérapie sonore, mais il est un peu plus compliqué de les classer comme autre chose qu’un agréable bruit de fond. Les recherches sur la façon dont la musique de méditation et les sons de basse fréquence peuvent affecter le cerveau et son fonctionnement sont encore en cours, mais les preuves de l’utilisation de ces types de bruits pour s’apaiser remontent au XVIIe siècle, lorsque l’architecte et sculpteur Gian Lorenzo Bernini a inventé la première machine à bruit blanc pour le sommeil.

Dan Berlau, professeur à la faculté de pharmacie de l’université Regis, explique que ces types de sons présentent un avantage qualitatif appelé masquage auditif, ce qui signifie que lorsque vous les écoutez, vous êtes moins enclin à entendre des sons indésirables tels que le klaxon d’une voiture ou le ronflement d’un partenaire. « On pourrait donc dire que tous ces bruits favorisent le sommeil et la concentration, mais ils ne font que masquer d’autres sons susceptibles de vous distraire ou de vous réveiller », explique-t-il.

Quel que soit leur mode de fonctionnement, les médias sociaux et l’internet à haut débit ont permis un accès quasi universel à ces bruits pour diverses utilisations. À l’heure actuelle, le bruit blanc est en tête du peloton en termes d’études cliniques, tandis que les vidéos de bruits bruns sur YouTube se comptent par millions et que Spotify propose des centaines de listes de lecture de bruits bruns qui promettent d’améliorer tout ce qui touche à la concentration, au sommeil, à la mémoire et à la relaxation. J’admets même mon extrême dévotion à la machine à dormir Hatch, qui émet une bande sonore de bruits bruns composée d’ondes synthétiques pour me bercer au pays des rêves chaque nuit. Mais ce type de thérapie sonore n’est-il qu’un effet placebo bien intentionné ? Et même si c’est le cas, ne serions-nous pas mieux lotis si nous commencions chaque matin en choisissant parmi une collection de sons codés par couleur, en fonction de nos souhaits pour la journée ?